Gustave Sennelier ne se trompe pas en choisissant de s’établir sur le quai Voltaire, à quelques encablures de l’école des Beaux-Arts. C’est là que naissent et se développent les meilleurs talents, futurs grands noms du monde de l’art, dans cet ancien couvent des Petits Augustins où Catherine de Médicis avait choisi d’entreposer ses collections dans la chapelle. Officiellement fondée en 1819, l’école, qui est dans un premier temps réservée aux lauréats des concours, notamment du prix de Rome, se transforme en lieu d’enseignement dans des bâtiments agrandis avec le rachat en 1883 de l’hôtel de Chimay par l’État français. De nombreux artistes installent leurs ateliers dans les rues adjacentes et découvriront en voisins la maison Sennelier. Aujourd’hui encore, pour les élèves des Beaux- Arts, la marque reste la référence. « Pour les étudiants toujours fauchés, les produits étaient un peu chers, mais on allait à la boutique pour l’atmosphère, pour acheter un flacon d’encre ou un carnet ou une couleur particulière », se sou- vient Armelle, mariée à Dominique, petit-fils de Gustave, représentant de la troisième génération à la tête de l’entreprise familiale. Ancienne élève de l’école des Beaux-Arts, elle a travaillé à la création graphique de la marque. ![Sennelier Sennelier]()
Le magasin du 3, quai Voltaire que l’on fréquente aujourd’hui n’a guère changé depuis 1887, ce qui en fait un lieu unique. Mêmes meubles en bois de chêne datant du Second Empire, même entassement de flacons de pigments, mêmes pots remplis de pinceaux.D'après le livre de P.Richard ![Sennelier Sennelier]()
- Chapitre 1 : Gustave Sennelier
- Chapitre 2 : L'effervescence du quartier des beaux Arts
- Chapitre 3 : Une nouvelle gamme de couleurs
- Chapitre 4: Une réflexion perpétuelle sur la couleur
- Chapitre 5 : Le fameux rouge Helios
- Chapitre 6 : Fabricant, marchand et conseiller
- Chapitre 7 : Les pastels de Degas
- Chapitre 8 : Les cahiers de Picasso